Introduction
Par où commencer ? Disons-le clairement : Tim Burton a un style qui ne ressemble à aucun autre. Il y a quelque temps, je me suis replongé dans le premier Beetlejuice, ce film culte des années 80 à l’esthétique résolument gothique, où l’humour macabre flirte avec le surréalisme le plus pur. Et voilà que, presque 40 ans plus tard, Burton remet le couvert avec Beetlejuice Beetlejuice, une suite que l’on n’attendait pas forcément… tant la fin du premier opus pouvait être perçue comme définitive.
Et pourtant, contre toute attente, le cinéaste revient avec un casting cinq étoiles, une mise en scène toujours aussi baroque, et surtout, une nouvelle incursion dans l’univers loufoque et spectral du bio-exorciste le plus déjanté du cinéma.
Le synopsis officiel :
Après une terrible tragédie, la famille Deetz retourne à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia, désormais adulte, voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid – une adolescente rebelle et curieuse – découvre par accident un portail menant à l’Au-delà. Très vite, les frontières entre les vivants et les morts s’estompent, et ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un n’ose prononcer « Beetlejuice » trois fois…
Le casting
- Michael Keaton : Beetlejuice
- Winona Ryder : Lydia Deetz
- Catherine O’Hara : Delia Deetz
- Jenna Ortega : Astrid Deetz
- Justin Theroux : Rory
- Willem Dafoe : Wolf Jackson
- Monica Bellucci : Delores
- Arthur Conti : Jeremy
- Danny DeVito : Afterlife Janitor
- Burn Gorman : Winter River Reverend
Si Beetlejuice Beetlejuice marque le retour d’un univers culte, c’est aussi grâce à un casting impressionnant qui mêle habilement visages familiers et nouvelles figures du cinéma contemporain. Et le plus savoureux dans tout ça ? Winona Ryder est toujours là, reprenant avec brio son rôle de Lydia Deetz, l’ado gothique devenue mère, près de quarante ans après sa première apparition. Une fidélité rare à Hollywood qui donne au film un charme encore plus nostalgique.
Mais ce n’est pas tout. Le film brille aussi par la présence de Monica Bellucci, envoûtante et mystérieuse, qui apporte une sensualité sombre parfaitement dans le ton de Burton. À ses côtés, Willem Dafoe, qu’on ne présente plus, s’impose comme un ajout aussi inattendu que savoureux. Et bien sûr, la jeune Jenna Ortega – que tout le monde connaît aujourd’hui pour son rôle de Mercredi Addams – incarne Astrid, l’adolescente rebelle et catalyseur du retour de Beetlejuice.
Ce cocktail d’acteurs fonctionne à merveille, chacun trouvant sa place sans jamais éclipser l’autre. Un équilibre rare que l’on doit à la patte de Tim Burton, qui comme George Miller avec Mad Max, sait créer un univers cohérent, visuellement fort, où le casting sert le récit – et non l’inverse. Chez Burton, chaque personnage est une pièce du puzzle, au service de cette esthétique gothico-burlesque qui n’a pas pris une ride.
Et le film alors ?
Surprise, oui. Grosse surprise même. En 2024, qui aurait cru qu’un film de seulement 90 minutes pourrait encore tenir tête aux mastodontes comme Dune 2 ou Le Comte de Monte-Cristo ? Et pourtant, Beetlejuice Beetlejuice réussit le pari : court, rythmé, efficace. À l’heure où la majorité des blockbusters s’étalent sur deux heures et demie, ce retour à l’essentiel fait un bien fou.
Ce n’est certes pas un chef-d’œuvre, mais le charme opère. Visuellement, c’est un petit bijou. Le mélange entre l’esthétique old school des années 80 et les technologies modernes fonctionne à merveille. Il y a cette patine vintage, ce grain un peu rêche qui colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire, et surtout, à l’univers graphique si particulier de Tim Burton.
Côté scénario, rien de révolutionnaire : c’est simple, limpide, mais maîtrisé. Et surtout, là où beaucoup de suites échouent, ce film évite l’écueil de la redite. Oui, il y a du fan service – les clins d’œil, les références, les petits “ah oui c’était ça” – mais il ne prend jamais le pas sur l’intrigue.
Tim Burton, malgré les années, prouve qu’il a encore de la magie dans le talon. Il maintient la tension, dose parfaitement l’humour noir et offre même quelques scènes un peu plus… osées.
En somme, Beetlejuice Beetlejuice n’est ni trop long, ni une suite inutile, encore moins un ratage. C’est un film qui sait ce qu’il est, qui assume son style, et qui réussit là où beaucoup échouent : nous faire plaisir sans trahir son héritage.



Le style Burton : une esthétique à part
À vrai dire, je ne pensais pas vraiment « connaître » Tim Burton. En tant que fan de Christopher Nolan, mon univers cinématographique est souvent plus sombre, réaliste, cérébral. Rien à voir – du moins en apparence – avec l’univers décalé, gothique et fantasque de Burton.
Et pourtant, il y a quelque temps, j’ai (re)découvert les deux premiers films Batman… réalisés par Tim Burton lui-même. Et là, révélation : Batman, avec son ambiance sombre, ses névroses, ses décors lugubres et ses vilains grotesques, est sans doute le super-héros parfait pour Burton. Une évidence que les films suivants ont, selon moi, totalement perdue – à l’exception, bien sûr, de la trilogie de Nolan, qui a su réinventer le mythe avec brio.
Mais revenons à Beetlejuice Beetlejuice : on retrouve dans ce film tout ce qui fait le charme et la patte inimitable de Tim Burton. Un réalisateur qui ne suit pas les modes, mais qui trace sa route, avec fidélité et singularité. Et franchement, chapeau l’artiste. Hâte de découvrir son prochain projet.
Conclusion
Que dire pour conclure ? Tout simplement : bravo Tim Burton. Encore une fois, il prouve qu’on peut faire une suite sans trahir l’esprit de l’œuvre originale, en y injectant une véritable passion et une fidélité rare à son univers gothique, fantasque et profondément humain.
Le casting, parfaitement dosé, joue pour le film – et non l’inverse. Contrairement à certains blockbusters actuels (oui, on pense très fort aux Marvels), ici tout est cohérent, précis, et terriblement drôle. Le film oscille entre comédie grinçante et réflexion douce-amère sur la mort, la mémoire, la famille… et l’au-delà.
Car oui, même dans la légèreté apparente, l’univers gothique de Burton aborde la perte, le deuil, la trace laissée par ceux qui nous quittent. Et il le fait avec ce style unique, cette tendresse désabusée qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Disponible sur MyCanal ce mois d’avril 2025, le film bénéficie d’une version 4K avec Dolby Vision et Dolby Atmos, offrant une immersion totale dans cet univers visuel et sonore à la fois rétro et moderne. Un vrai bonheur à savourer sur un bon home cinema.
Et la fin, alors ? Comme dans le premier opus, elle se suffit à elle-même. Pas de cliffhanger inutile, juste une pirouette finale fidèle à l’esprit Beetlejuice. Reste à savoir maintenant… devra-t-on encore attendre 40 ans pour voir le démon farceur revenir hanter nos écrans ?
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