Introduction :
Depuis longtemps — et vous l’avez sûrement remarqué si vous suivez ce blog — on parle de tout ici : tech, tests, culture pop… et bien sûr cinéma. Alors comment passer à côté du monument Morgan Freeman ? Clairement, impossible.
Sur les conseils d’un proche, j’ai lancé deux films que je n’avais jamais vus : deux thrillers sombres, tendus, loin des blockbusters vitaminés façon Fast & Furious ou Avengers. Ici, pas de super-pouvoirs, mais du profilage, du suspense, et un tueur en série tapi dans l’ombre.
Les deux œuvres, bien que sorties à quelques années d’intervalle, sont reliées par un personnage central : Alex Cross, profiler du FBI hanté par ses démons et animé d’un sens aigu de la justice.
On plonge donc ensemble dans deux polars noirs et nerveux :
- Le Collectionneur (Kiss the Girls, 1997)
- Le Masque de l’Araignée (Along Came a Spider, 2001)
Deux films indépendants, mais portés par la même tension, la même noirceur… et un Morgan Freeman en enquêteur face à l’indicible.
Les synopsis :
Le collectionneur :
Quand l’inspecteur de police Alex Cross de Washington apprend que sa nièce, qui fait des études en Caroline du Nord, a disparu, apparemment victime d’un enlèvement, il se rend immédiatement à Durham pour participer aux recherches. Bravant la police locale, il mène sa propre enquête. Il decouvre qu’en fait huit jeunes filles ont disparu et que l’une d’entre elles vient d’être retrouvée assassinée. Cross comprend alors qu’il a affaire à un collectionneur amateur de filles aussi belles qu’intelligentes.
Le masque de l’araignée
Dans un pensionnat privé de la capitale, Megan Rose, une brillante élève, fille d’une actrice mondialement connue et d’un père sénateur, est enlevée. Tous les indices mènent à Gary Soneji, son professeur qui enseigne depuis deux ans dans l’établissement. L’agent spécial Jezzie Flannigan, responsable des services secrets et assignée à la protection de Megan, n’a rien vu venir et est sévèrement blâmée par ses supérieurs.
Pour une raison inconnue, c’est Alex Cross, profiler de la police de Washington, que le ravisseur veut comme enquêteur. Jezzie fait équipe avec lui pour élucider cette affaire d’enlèvement au plus vite. Mais si ce kidnapping n’était que la première étape d’un plan machiavélique ? Alex est en tout cas sûr d’une chose : il affronte un génie qui sait manipuler les gens.
Vous comprenez maintenant l’intérêt : à travers ces deux synopsis, on découvre ce qui ressemble à un univers discret mais cohérent, porté par un personnage central, Alex Cross, et son style d’enquête méthodique.
Il ne s’agit pas ici d’une saga à épisodes, mais plutôt de deux histoires indépendantes qui partagent un ADN commun : un profilage psychologique fin, une tension constante, et la même obsession pour comprendre le mal plutôt que le combattre frontalement.
À mon sens, on a droit à un petit univers connecté, simple dans sa forme, mais narrativement solide. Deux récits à part entière, bien construits, bien menés, et portés par un Morgan Freeman au sommet de son art.
Vitesse et atmosphère : deux thrillers à l’ancienne
Dans Le Collectionneur comme dans Le Masque de l’Araignée, une chose frappe d’emblée : la tension globale. Pas de surenchère visuelle ni de montage épileptique ici — on est dans des films à l’ancienne, où le scénario prime sur le spectaculaire.
L’ambiance est volontairement malsaine, parfois oppressante. Les sons sourds, les plans resserrés, les silences pesants… tout est pensé pour propager une sensation de malaise diffus, qui colle parfaitement aux enquêtes tordues auxquelles Alex Cross est confronté.
Dans Le Collectionneur, cette tension se transforme presque en écho intérieur : Cross semble dépassé, perdu, et même fasciné par la complexité du puzzle criminel. Il n’est pas juste un flic, mais un homme qui doute, qui subit presque la qualité diabolique de l’enquête.
Avec Le Masque de l’Araignée, la dynamique est différente mais tout aussi lourde : Alex Cross devient une figure de médiateur, presque paternelle. Mais sa soif de justice et son implication émotionnelle restent intactes. On sent qu’il porte les poids des précédentes affaires.
Et que dire des plot twists ? Dans les deux films, le revirement final est aussi inattendu qu’efficace. On reste bluffé par l’intelligence de l’écriture, et même Alex Cross semble être pris à son propre jeu.
Autre point appréciable : les deux films vont à l’essentiel. Pas de longueur inutile. On se laisse happer par l’ambiance, par la vie intérieure des personnages, et par leur évolution lente mais marquée tout au long du récit.
Qui est Alex Cross ?
La question semble simple : Alex Cross est lieutenant de police. Mais derrière cette façade, se cache un personnage bien plus complexe, à la psychologie profonde et aux motivations troubles.
Il est brillamment incarné par Morgan Freeman, et disons-le franchement : le rôle lui va comme un gant. Rarement un /acteur aura su à ce point incarner la retenue, l’intelligence, la douleur contenue — sans jamais en faire trop.
Un enquêteur… et bien plus
Alex Cross, c’est un homme tourmenté, un flic investi, et surtout un profiler chevronné — ce qui transparaît clairement dans Le Masque de l’Araignée, où il est présenté comme reconnu et respecté dans son domaine.
Il ne court pas, il ne crie pas, il observe.
C’est un homme posé, mais avec un esprit acéré, capable de plonger dans les zones les plus sombres de l’âme humaine sans vaciller (en apparence, du moins). Il enquête dans les recoins les plus glauques, non pour l’adrénaline, mais pour comprendre, assembler les pièces, chercher la vérité — même si elle est douloureuse.
Alex Cross n’est pas un justicier. C’est un chercheur de sens. Et dans un monde où les monstres sont bien réels, il tente, à sa manière, de mettre de l’ordre dans le chaos.
Les bandes-annonces :
Conclusion
Alors, que dire de plus… sinon que Morgan Freeman, encore une fois, prouve l’étendue de son talent. Dans ces deux thrillers sombres, Alex Cross évolue, prend de l’épaisseur, gagne en maturité sans jamais trahir ce qui fait sa force.
Entre Le Collectionneur et Le Masque de l’Araignée, on assiste à la construction d’un personnage devenu culte. Plus humain, plus fragile, mais toujours aussi lucide, Cross incarne cette figure rare du profiler qui ne cherche pas le coupable pour l’arrêter, mais pour comprendre pourquoi il est devenu ce qu’il est.
Deux films reliés par une même tension, une écriture efficace, et un rythme à l’ancienne — pas trop long, mais dense, profond, et maîtrisé. Pas d’artifice, pas d’action gratuite, mais un vrai polar, un bon vieux thriller comme on en fait trop peu aujourd’hui.
👉 Si vous aimez les enquêtes tordues, les personnages ambigus, et surtout Morgan Freeman dans un de ses rôles les plus marquants, alors ne passez pas à côté de ces deux œuvres.
⚠️ Petit avertissement tout de même : le contenu est sombre, très sombre. Les tueurs sont glaçants, et le niveau d’écriture demande de la concentration. Mais une fois plongé, difficile de décrocher. Alex Cross vous embarque, et vous n’en ressortirez pas tout à fait indemne.
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