Mistral Vibe CLI vs GPT-5 Codex Max : La France est-elle en avance ?

Mistral Vibe CLI vs GPT-5.1 codex max

Introduction

Avant de nous lancer dans les benchmarks techniques, il est crucial de contextualiser l’arrivée de ces nouveaux assistants de codage. Où se situent-ils réellement dans notre workflow quotidien ?

En tant que développeur Full Stack très attaché à l’écosystème Symfony (Cocorico ! 🇫🇷), je ne cherche pas à remplacer mon expertise, mais à l’augmenter. Cet article n’est pas une vérité absolue, mais mon retour d’expérience subjectif et pragmatique sur deux géants qui s’affrontent en cette fin 2025 : le tout nouveau Devstral 2 avec sa Vibe CLI de Mistral AI, et le puissant GPT-5 Codex Max.

Lequel de ces outils mérite sa place dans votre terminal ou votre IDE ? Voici mon feedback.

GPT-5 Codex Max : Késako ?

L’approche d’OpenAI avec cette mouture est à la fois simple et subtile. Contrairement à ses prédécesseurs, GPT-5 Codex Max ne s’utilise ni via une interface web, ni via une application dédiée comme ChatGPT. C’est un outil « headless » (sans interface graphique), conçu exclusivement pour vivre là où le code naît : dans votre terminal ou intégré profondément dans votre IDE (VS Code, Cursor, ou IntelliJ).

De mon point de vue, c’est la réponse la plus directe d’OpenAI à la montée en puissance d’Anthropic et de son Claude Code, qui s’est imposé récemment comme la référence pour la manipulation de larges bases de code.

Techniquement, pourquoi « Max » ? Parce que cette version représente l’itération la plus avancée du moteur en termes de fenêtre de contexte et de raisonnement logique. Là où un modèle standard fait de l’auto-complétion intelligente, Codex Max est capable d’analyser l’architecture complète d’un projet avant de proposer une modification.

Il vient ajouter une corde ultra-spécialisée à l’arc d’OpenAI, en complément de leur tout nouveau LLM généraliste, GPT-5.2 (sorti cette semaine). Pour résumer la distinction : si GPT-5.2 est le chef de projet créatif, Codex Max est l’ingénieur senior qui connaît la documentation technique par cœur et refuse de laisser passer une faille de sécurité

Mistral Devstral 2 & Vibe CLI : L’alternative Open Source et Locale

Comparatif des performances : Devstral 2 tient tête aux géants.

Là où Codex Max reste un modèle « boîte noire », hébergé sur des serveurs distants et opaque sur l’utilisation de vos données, Mistral change radicalement la donne. Avec Devstral 2, la licorne française offre la possibilité de self-host(auto-héberger) un modèle dédié au code.

Oui, vous avez bien lu : sous réserve de posséder une machine suffisamment puissante (un bon GPU est recommandé), vous avez le luxe de faire tourner un LLM de codage expert directement en local !

Pourquoi est-ce une révolution ?

  • Confidentialité totale : Pas de fuite de code propriétaire vers le cloud américain. Tout reste sur votre machine.
  • Coût zéro : Une fois le matériel acquis, pas de forfait mensuel ou de coût par token.
  • Résilience : Vous pouvez coder hors ligne, dans le train ou en avion, sans perte de capacité.

En analysant les benchmarks ci-dessus, le travail accompli par l’équipe de Mistral AI est impressionnant. Comme le montre le graphique, la version Devstral 24B (24 milliards de paramètres) offre un ratio performance/ressources incroyable. Dans la réalité du quotidien d’un développeur, ce modèle « léger » est largement suffisant pour la majorité des tâches de refactoring ou de génération de fonctions, tout en tournant fluidement sur une station de travail moderne.

Bref, c’est français 🇫🇷, c’est Open Source, et c’est résilient. Merci Mistral.

le benchmark officiel pour les modèls propriétaires vs mistral
image de l’article officiel du blog mistral

Le lien de l’article officiel est ici


Mise à l’épreuve : Le test du « Padding » sur Symfony

En tant que développeur Full Stack, on pourrait penser que je n’ai pas besoin d’une IA pour gérer du CSS. Mais c’est une erreur de jugement. L’objectif n’est pas de combler une lacune technique, mais d’optimiser mon temps pour me concentrer sur des problèmes d’architecture plus graves (« Deep Work »). Si je peux déléguer l’ajustement visuel d’un formulaire, je gagne en charge mentale.

Pour ce duel, je connais déjà très bien Codex Max (OpenAI), mais j’ai voulu lancer Mistral Vibe CLI dans le grand bain immédiatement.

  • Le Setup : Création de compte ultra-rapide et utilisation du token API gratuit (offert pour le lancement).
  • La commande : J’ai demandé simplement à l’agent : « Bonjour, rajoute du padding dans /reservation/index.html.twig ».

Le Piège Symfony 🐘 C’est ici que ça devient intéressant. J’ai volontairement choisi un contexte piégeux : il s’agit d’un Symfony Form. Ceux qui connaissent le framework savent que le rendu HTML est souvent piloté par PHP (via les FormType) ou encapsulé dans des thèmes de formulaires complexes. On ne peut pas simplement « écrire du HTML » dans le fichier Twig.

Comment l’agent CLI va-t-il réagir avec une instruction aussi vague ? Va-t-il comprendre qu’il doit cibler des selectsgénérés dynamiquement ?

Mistral Vibe CLI : Le test du feu (et la douche froide)

Le résultat de ce test est riche d’enseignements sur l’état actuel des agents autonomes. Ce n’est pas seulement une question de code, c’est une question de processus.

1. L’approche naïve : Le réflexe « Quick & Dirty » Au premier abord, Vibe CLI identifie correctement le fichier cible .twig. Bon début. Cependant, face à l’abstraction de Symfony, l’IA choisit la voie de la moindre résistance. Elle injecte du CSS inline dans une balise <style> directement dans le template.

  • Verdict : C’est fonctionnel, mais c’est une « dette technique » immédiate. Dans une architecture Symfony/Webpack Encore propre, c’est une hérésie. L’agent a privilégié le résultat visuel immédiat sur la cohérence structurelle.

2. La boucle infernale (L’effet « Tunnel ») C’est ici que la promesse « Agentique » de Mistral est mise à l’épreuve. Je le reprends : « Regarde, c’est un Symfony Form, les champs ne sont pas gérés ici. » La CLI supprime alors son code sale (bon point) et part scanner l’arborescence pour « comprendre » le contexte global. Elle entre en mode « réflexion ». Mais contrairement à un humain qui ciblerait le FormType ou le fichier SCSS associé, l’agent semble s’être perdu dans la masse d’informations.

3. Le bilan comptable : 90k Tokens et 10 minutes Nous entrons dans une boucle d’itérations douloureuse. Je lui signale que le style natif form-control est préférable. Il repart au travail. Le compteur s’affole :

  • Temps perdu : 10 minutes pour une tâche de 30 secondes.
  • Consommation : La fenêtre de contexte explose à 90 000 tokens car le projet est conséquent.
  • ROI : Désastreux pour cette tâche spécifique.

L’IA finit par m’annoncer triomphalement : > « Voilà, c’est bon, le style est harmonieux. »

4. La catastrophe : L’hallucination destructrice Je rafraîchis la page… et c’est le drame. Le style n’est pas « harmonieux », il est inexistant. Dans sa tentative d’optimisation, l’agent a pris l’initiative radicale de supprimer le CSS de base. C’est le danger inhérent aux agents qui ont un accès « Write » (écriture) sur votre disque dur : une incompréhension contextuelle peut entraîner une perte de code fonctionnel.

5. Le Filet de Sécurité (Heureusement qu’il y a l’IDE) Honnêtement ? J’aurais été bien plus vite en le faisant moi-même. Mais ce temps « investi » pour la science démontre une chose : l’agent autonome sans supervision est dangereux. Heureusement, JetBrains et ses excellents IDE (PhpStorm) veillent au grain. Grâce à l’historique local (Local History), j’ai pu effectuer un rollback instantané. Sans ce filet de sécurité, l’expérience aurait été critique sur un environnement de prod ou de pré-prod.

GPT-5.1 Codex Max : La chirurgie de précision

Face à la débâcle précédente, le test avec GPT-5.1 Codex Max agit comme un révélateur. C’est tout le contraire : c’est le jour et la nuit.

1. Compréhension immédiate des conventions Là où l’agent précédent tatonnait, Codex Max a su exactement où aller. Il a analysé la structure du projet, compris qu’il s’agissait d’un formulaire Symfony, et a ciblé le bon fichier (ou la bonne classe CSS) sans que j’aie à le guider par la main. Il respecte les standards et les conventions du framework.

2. Le chrono : 30 secondes chrono Le résultat est sans appel : en 30 secondes, le padding était appliqué. Propre, net, sans bavure. J’en ai même profité pour pousser le bouchon un peu plus loin en lui demandant d’harmoniser l’UI globale du formulaire. Résultat impeccable.

3. Le Verdict du Pragmatisme Ceux qui me lisent depuis longtemps le savent : je teste AVANT de donner mon avis. Je ne me base pas sur la hype marketing. Pour ce type d’usage (modification de code existant, refactoring UI, petits correctifs), GPT-5.1 Codex Max est incontestablement le meilleur outil à ce jour.

  • Rentabilité : Que ce soit en termes de coût token ou de temps passé.
  • Pertinence : Ici, on ne parle pas de concevoir une architecture asynchrone complexe où l’on a besoin de réfléchir des heures. On parle de productivité immédiate sur des tâches courantes.

Sur ce terrain, OpenAI garde une longueur d’avance : il ne cherche pas à être créatif, il est efficace.


Verdict : Faut-il enterrer Mistral ?

Après ce test, la conclusion facile serait de dire : « Mistral est à jeter, OpenAI est le roi, merci, au revoir. » Ce serait une erreur monumentale.

Il ne faut pas oublier que nous comparons deux sociétés aux ressources incomparables. Vibe CLI est une V1. C’est une première itération audacieuse qui pose les bases d’un futur prometteur, même si elle n’est pas encore taillée pour les énormes bases de code legacy ou les architectures Symfony complexes.

À chaque outil son usage :

  • Claude Opus 4.5 (Anthropic) : Reste à mes yeux le maître absolu pour digérer des bases de code massives. Quand il s’agit de comprendre une architecture globale, c’est lui le patron.
  • GPT-5.1 Codex Max (OpenAI) : C’est le chirurgien. Froid, sans âme, mais d’une efficacité redoutable pour le débugging et les tâches précises. Il ne tergiverse pas, il exécute.
  • Mistral Devstral (Mistral AI) : Le challenger souverain. Si à terme, la Vibe CLI atteint le même niveau de précision que Codex, je remplacerai OpenAI dans la foulée sans hésiter.

Je vais continuer de surveiller Mistral de très près. D’ailleurs, le prochain test logique serait de faire tourner Devstral en local, mais sur un projet « From Scratch » (de zéro). Car on le sait, un projet Symfony peut vite devenir un monstre trop lourd pour être ingéré par une carte graphique grand public.

La bataille des agents de code ne fait que commencer, et c’est nous, les développeurs, qui en sortons gagnants.

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References

  1. Wikipedia contributors. (2024). "Jean-Sébastien Christophe." Retrieved from https://en.wikipedia.org/wiki/Jean-Sébastien_Christophe
  2. Google. (2024). "Search results for Jean-Sébastien Christophe." Retrieved from https://www.google.com/search?q=Jean-S%C3%A9bastien+Christophe
  3. YouTube. (2024). "Video content about Jean-Sébastien Christophe." Retrieved from https://www.youtube.com/results?search_query=Jean-S%C3%A9bastien+Christophe