Introduction
Difficile de passer à côté de James Gunn, ce réalisateur talentueux qui a marqué de son empreinte l’univers cinématographique des super-héros, notamment avec l’inoubliable trilogie Les Gardiens de la Galaxie dans le MCU. Aujourd’hui, il poursuit son aventure dans l’univers concurrent : le DC Universe (DCU), qu’il dirige désormais avec une vision bien à lui. Et c’est avec la série Peacemaker qu’il vient bousculer les codes du genre.
Oui, Peacemaker, c’est cette série qui ne fait pas dans la dentelle, écrite et réalisée en grande partie par James Gunn lui-même. L’action de la saison 1 se déroule juste après les événements de The Suicide Squad (2021), dont elle est une suite directe. Et pour la saison 2, prévue après le reboot de Superman en 2025, elle promet de s’intégrer pleinement dans le nouveau DCU en tant que pièce essentielle du puzzle.
Dès les premiers épisodes, on comprend que Peacemaker ne se contente pas de divertir. Elle joue un rôle clé de pont narratif post-film, tout en osant l’humour noir, la satire sociale, et des scènes d’action franchement jouissives.
Une série pour adultes, mais avec un cœur qui bat fort
C’est ici que James Gunn révèle tout son talent de grand enfant tordu et brillant, capable de pousser ses personnages dans leurs retranchements, pour notre plus grand plaisir de spectateur avide de violence stylisée, de dialogues acides et de situations franchement borderline. Peacemaker, c’est du trash, oui, mais du trash intelligent, assumé, souvent drôle, parfois touchant, et toujours diablement efficace.
En France, la série est classée -16 ans, un indice clair sur le ton général. Mais attention : il ne s’agit pas d’une œuvre vulgaire au sens facile du terme. Ce n’est pas du Jean-Marie Bigard sous stéroïdes, non. C’est plutôt une sorte de comics IRL, brut, sans filtre, qui assume ses excès tout en construisant des personnages étonnamment humains.
Là où un Deadpool flirte souvent avec le grand public grâce à ses blagues potaches et son côté cartoon, Peacemaker va plus loin, plus profond, et surtout plus niche. Il s’adresse aux amateurs de comics matures, de récits décalés mais sincères, et de super-héros cabossés qui ne cherchent pas à être des modèles, mais juste à survivre, à leur façon.
Le casting explosif de Peacemaker
- John Cena – Christopher Smith / Peacemaker
- Danielle Brooks – Leota Adebayo
- Freddie Stroma – Adrian Chase / Vigilante
- Jennifer Holland – Emilia Harcourt
- Steve Agee – John Economos
- Chukwudi Iwuji – Clemson Murn
- Robert Patrick – Auggie Smith / White Dragon
- Nhut Le – Judomaster
Un casting audacieux, parfaitement dirigé par James Gunn
James Gunn prouve une fois de plus qu’il sait choisir et diriger des acteurs capables de briller dans la folie la plus totale. À commencer par John Cena, surprenant en Peacemaker. L’ancien catcheur de la WWE livre ici sa meilleure performance à ce jour : entre absurdité totale, détresse intime et musculation émotionnelle (et pas seulement physique). Il donne vie à un héros à la fois pathétique et touchant, un mec qui veut « la paix à tout prix », quitte à tout détruire autour de lui.
Face à lui, Danielle Brooks apporte une humanité rare à la série, jouant une Adebayo pleine de doutes et d’empathie. Freddie Stroma, en Vigilante, est irrésistible de bêtise et d’enthousiasme morbide – un psychopathe attachant, comme seul Gunn sait les écrire.
Côté second rôles, Jennifer Holland (compagne de James Gunn dans la vie ) incarne la dure à cuire Emilia Harcourt, mélange parfait de froideur et de charme discret. Robert Patrick, lui, glace le sang en père raciste et manipulateur, ancrant la série dans une noirceur bien réelle.
Le tout fonctionne grâce à une alchimie de groupe, cette « patte Gunn » unique : un équilibre entre cynisme, tendresse et humour ravageur. On sent la liberté créative totale – rare dans les productions de super-héros – et ça se voit à l’écran.
Le générique iconique : deux ambiances, deux âmes
Musique & générique de la saison 1
- La chanson d’ouverture est « Do Ya Wanna Taste It » du groupe norvégien de glam metal Wig Wam.
- Le générique met en scène le casting (John Cena, Danielle Brooks, etc.) en train de danser de façon stoïque mais chorégraphiée, dans une atmosphère décalée qui a rapidement fait le buzz.
- Pour James Gunn, l’idée était de prendre un morceau de hair metal typique des années 80 tout en le confrontant à une mise en scène absurde, pour créer le contraste : musique festive + visuel kitsch = choc narratif.
Changement audacieux pour la saison 2
- Pour la saison 2, Gunn a opté pour « Oh Lord » du groupe Foxy Shazam (qui date de 2010).
- Le générique conserve l’idée d’un numéro de danse chorégraphié avec le casting, mais la chorégraphie est refaite, les mouvements adaptés au nouveau ton.
- Gunn a admis que c’était la seule partie de la saison 2 qui l’inquiétait : « Comment rivaliser avec l’effet « surprise » du premier générique ? » Il a donc choisi une musique qui colle aux thèmes plus introspectifs de la saison.
- Le générique introduit aussi les nouveaux personnages / versions alternatives (notamment le White Dragon version dimension parallèle) dans un style visuel qui reflète le changement de décor narratif.
Analyse / réflexion : ce que ces génériques racontent
Le générique de la saison 1 est un coup de tonnerre visuel-musicaux : l’association de l’énergie survoltée de Wig Wam à des mouvements robotiques, figés, presque solennels pour des personnages délirants crée un contraste jouissif. On est à la fois dans le spectacle et dans la dérision. Il dit déjà que Peacemaker ne sera pas « un générique qu’on zappe » — il impose l’univers dès les premières secondes.
Pour la saison 2, le choix de « Oh Lord » marque clairement un virage : moins le côté « fête-metal » pur, plus de profondeur, de nuance. Le morceau a des résonances plus dramatiques, ce qui colle bien à un Peacemaker qui va affronter ses démons intérieurs, ses regrets, ses versions alternatives. Le fait que Gunn ait voulu renouveler la chorégraphie et le casting présent montre qu’on est dans une continuité, mais aussi dans une rupture.
En bref : ces deux génériques fonctionnent comme des cartes de visite thématiques. Le premier annonce l’absurde, l’énergie, l’excès. Le second annonce la remise en question, l’évolution, la tension. Et dans les deux cas, on sort du visionnage en ayant déjà envie de rester — ça, c’est le pouvoir d’un bon générique.
Mon ressenti : un double générique inoubliable
Je ne vais pas mentir : ces deux génériques m’ont littéralement scotché dès la première seconde. Le premier m’a pris de court – je me suis dit « punaise, c’est juste unique ! » – un mélange improbable entre dérision totale et créativité pure. C’est drôle, absurde, mais surtout d’une originalité folle.
On sent que James Gunn s’amuse, qu’il casse les codes, et surtout qu’il impose une identité visuelle et sonore que personne d’autre n’aurait osé.
Puis vient le générique de la saison 2… et là, c’est un autre niveau. Plus troublant, plus émouvant, presque d’une justesse désarmante. On perçoit immédiatement la maturité de la série : les personnages ont évolué, le ton s’est affiné, mais la signature Gunn reste intacte. Toujours cette idée de transmission, de passage, de transformation — à la fois dans la musique et dans la mise en scène.
Franchement, je n’ai jamais passé un seul générique de Peacemaker. Parce qu’ils ne sont pas de simples introductions : ce sont des œuvres à part entière, qui racontent déjà quelque chose avant même le premier dialogue. Rares sont les séries capables d’imprimer à ce point leur empreinte sonore et visuelle dans la mémoire des spectateurs.
Mon avis sans spoil : une claque signée James Gunn
Bon, sans spoiler, soyons clairs : vous avez aimé Les Gardiens de la Galaxie ? Alors vous allez accrocher immédiatement à Peacemaker — c’est garanti. James Gunn y déploie tout ce qui fait sa patte : de l’humour noir parfaitement dosé, une tendresse inattendue, et une galerie de personnages aussi déjantés qu’attachants.
Tout y est : trash, touchant, drôle, et 100 % SF. La série respire la liberté créative, celle qu’on retrouve rarement dans les productions de super-héros trop formatées. Et puis il y a ce petit côté “nerdy assumé”, bourré de références et de clins d’œil pour les fans. Mention spéciale à Jennifer Holland — oui, le fameux WOW effect, les geeks comprendront 😉 — qui crève littéralement l’écran.
Ce qui frappe surtout, c’est qu’il n’y a aucun cliché, rien de forcé ou de “facile”. Peacemaker, c’est l’histoire d’un anti-héros paumé, un type qui a tout foiré mais qui, grâce à une bande d’amis improbables, essaie tant bien que mal de se reconstruire. Et cette humanité brute, au milieu d’un univers aussi barré, c’est justement ce qui rend la série unique.
Conclusion : Peacemaker, la preuve que James Gunn sait tout faire
Avec une solide note de 8,1 sur IMDb, Peacemaker s’impose clairement comme une valeur sûre du DC Universe. On pourrait croire que la saison 2 allait marquer le pas — au contraire, elle confirme tout le talent de James Gunn. On prend les mêmes ingrédients, on les fait évoluer, et on obtient une suite encore plus maîtrisée, encore plus juste dans son ton.
La photographie est superbe, sobre mais efficace, digne d’un long-métrage. Aucune fausse note visuelle : les VFXoscillent entre volontairement kitsch et franchement bluffants. Certains effets sont “gring”, oui, mais c’est voulu, ça fait partie du charme et de l’identité de la série. D’autres scènes, en revanche, n’ont rien à envier à une production Marvel. C’est propre, c’est rythmé, c’est fun.
Disponible sur HBO Max, Peacemaker est une série que je ne peux que recommander, même si vous n’avez pas vu The Suicide Squad. Mais si vous l’avez vu, alors là, vous devez regarder Peacemaker. Laissez tomber une série random sur Netflix et foncez découvrir ce que James Gunn sait vraiment faire quand il a carte blanche : de la folie maîtrisée, de l’émotion, et du pur plaisir de spectateur.
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