The substance

critique du film the substance diffusé sur canal +

Introduction

Comme vous l’avez sûrement remarqué, ce blog navigue entre lignes de code, tests de concepts techniques et expérimentations autour de l’écosystème Symfony – et d’ailleurs, impossible de ne pas mentionner l’annonce toute fraîche de Symfony 7.3, qui promet son lot de nouveautés enthousiasmantes.

Mais aujourd’hui, on sort un instant des CLI, YAML et autres services injectés pour s’attaquer à un tout autre sujet : le film « The Substance » de Coralie Fargeat. Pourquoi ce choix ? Parce que ce n’est pas qu’un film d’horreur de plus. C’est une œuvre qui bouscule, qui dérange, mais surtout qui fait réfléchir.

Dans un monde où l’image prime sur la compétence, The Substance propose une critique acerbe de la société du paraître. Le film s’attaque frontalement à cette idée profondément sexiste : une femme de cinquante ans serait « trop vieille », non pas parce qu’elle ne serait plus capable, mais simplement parce que son visage ou son corps ne correspond plus aux standards imposés. Une réflexion brutale, crue, mais ô combien pertinente à une époque où la pression sur l’image n’a jamais été aussi forte.

The Substance : un film trop long ? Pas vraiment.

Quand on voit les 2h15 annoncées au compteur, on pourrait penser que The Substance risque de s’étirer inutilement – surtout pour un film catalogué dans l’horreur. Et pourtant, le rythme est étonnamment bien maîtrisé. Dès les premières minutes, le spectateur est happé dans une atmosphère aussi intrigante que dérangeante.

L’idée de base – cette « substance » qui permet de créer une version jeune et idéalisée de soi-même – est rapidement introduite. Elle plante le décor d’un récit profondément malsain et viscéral, où l’obsession de la jeunesse vire littéralement à la mutilation.

Les hommes : des bêtes de pouvoir dégradées

Dans l’univers de The Substance, les hommes – en particulier ceux qui détiennent le pouvoir – sont dépeints comme des êtres bestiaux, sales, grotesques, presque déshumanisés. Une représentation volontairement exagérée, qui renforce le regard critique du film sur les dynamiques patriarcales : ces hommes jugent, exploitent et jettent les femmes dès que leur image ne correspond plus aux standards de désirabilité imposés.

Demi Moore : l’icône « démodée » qui dérange

Le traitement réservé au personnage de Demi Moore, qui incarne Elisabeth Sparkle, est glaçant. Loin d’être incapable, elle est simplement considérée comme obsolète, visuellement dépassée, ce qui provoque un rejet immédiat du public dans l’univers du film.

Et pourtant, soyons clairs : à 61 ans, Demi Moore affiche un corps mature que beaucoup envieraient. Et c’est bien là que The Substance appuie fort. Il rend ce corps perturbant, presque tabou, comme si la société ne pouvait accepter qu’une femme vieillisse sans s’excuser d’exister encore dans l’espace public.

Margaret Qualley : l’hyper-sexualisation jusqu’à l’écœurement

En contrepoint, Margaret Qualley incarne Sue, la version « idéale », jeune, pulpeuse, sexuelle, calibrée pour attirer tous les regards. Mais cette sexualisation extrême n’a rien de glamour : elle est violente, grotesque, dérangeante. On frôle le malaise tant cette perfection devient inhumaine.

Cette opposition frontale entre la femme vieillissante mais réelle et la poupée jeune mais vide crée une tension insoutenable. Une tension qui questionne, qui dérange, et qui dénonce avec brio les dérives d’une société obsédée par le corps féminin.

Le casting

Avec :

  • Demi Moore dans le rôle d’Elisabeth Sparkle
  • Margaret Qualley dans le rôle de Sue
  • Dennis Quaid dans le rôle de Harvey

Également au casting :

  • Hugo Diego Garcia
  • Oscar Lesage
  • Gore Abrams
  • Robin Greer
  • Tom Morton

Et si les femmes s’acceptaient ? Une réflexion au cœur de l’horreur

Oui, The Substance est un film d’horreur. Oui, il y a du sang, de la chair, de la souffrance – et pas qu’un peu. Mais derrière cet habillage gore se cache un propos beaucoup plus subtil, et terriblement actuel.

Le vrai malaise ne vient pas uniquement de l’horreur visuelle, mais de la réalité qu’elle expose : une société où les femmes sont poussées à se sentir inutiles, périssables, remplaçables dès que leur jeunesse s’efface. Où leur valeur est systématiquement ramenée à leur apparence. Cette pression, orchestrée en grande partie par le regard masculin et le pouvoir qu’il exerce, conduit à des dérives aussi absurdes que tragiques.

Mais The Substance ne se contente pas de pointer du doigt les hommes. Il va plus loin, en soulignant une vérité encore plus dérangeante : cette mécanique fonctionne. Pire encore, elle est souvent intégrée, acceptée, intériorisée.

Car oui, l’équilibre est fragile. Si le machisme impose ses normes, le féminisme, parfois, peut aussi oublier la nuance. Or tout échange, toute lutte, toute transformation sociale est bi-partie. Il n’y a pas un sexe coupable, un sexe victime. Il y a des systèmes à déconstruire, ensemble.

C’est cette prise de conscience que vit le personnage de Demi Moore dans le film. Et son jeu est d’une justesse rare. Au-delà du glamour, au-delà du gore, elle incarne la lucidité brutale d’une femme qui comprend qu’elle s’est perdue en essayant de correspondre à ce qu’on attendait d’elle. C’est dans ce moment de vérité que le film devient puissant.


Bande annonce de The Substance sur Youtube

Conclusion

Alors, The Substance, bon ou mauvais film ? Disons-le franchement : si vous êtes sensibles au gore, passez votre chemin. On reste dans quelque chose de viscéral, cru, dérangeant. Mais attention, on est loin d’un Saw ou d’un torture porn. Ici, l’horreur est surtout psychologique, sociale, presque intime. Et c’est justement ce qui la rend bien plus marquante que la énième apparition fantomatique dans une maison abandonnée.

Ce qui frappe dans The Substance, c’est la puissance de son duo d’actrices : Demi Moore et Margaret Qualley. Une alchimie parfaite, peut-être même trop bien huilée, tant la transition entre leurs deux personnages est fluide… presque trop. Ce glissement, cette substitution, donne à la fin du film une intensité quasi monstrueuse, où le concept de transformation atteint un paroxysme étrange, troublant, hypnotique.

Et la fin ? Sans spoiler, disons qu’elle réussit à surprendre là où beaucoup échouent. Une conclusion à la fois brutale et logique, qui boucle le film avec une justesse glaçante.

The Substance n’est pas un film « facile ». Mais c’est une œuvre marquante, qui mérite d’être vue et débattue. Et son 7/10 sur IMDb est, à mon sens, amplement mérité.

Ma note finale

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